- émonctoire
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• 1314; lat. emunctum, supin de emungere « moucher »♦ Physiol. Organe qui élimine les substances inutiles formées au cours des processus de désassimilation. Émonctoires naturels : anus, foie, méat urinaire, narine, poumon, pore de la peau, rein, uretère, vessie...⇒ÉMONCTOIRE, subst. masc.A.— ANAT., PHYSIOL. Organe ou canal servant à l'élimination des déchets, à l'évacuation des sécrétions de l'organisme. Émonctoires naturels :anus, narines, reins, pores de la peau, urètre; émonctoires artificiels :cauthère, vésicatoire :• L'insuffisance des grands émonctoires, tels le rein et le foie, entraîne une auto-intoxication de l'organisme, due à la rétention de produits qui eussent dû être normalement éliminés avec l'urine ou avec la bile.DELAY, Ét. de psychol. méd., 1953, p. 213.— P. métaph. Sans doute cette persécution (...) comme tant d'autres, eût pu susciter des héros, elle n'a malheureusement réussi qu'à décharger les émonctoires d'une foule de palabreurs et d'avocats (BERNANOS, Gde peur, 1931, p. 135).B.— Au fig., péj. [En parlant de pers., de choses qui éliminent ce qui est superflu ou nuisible] Il retrouve l'épiderme éléphantin des mendiants dans l'enveloppe noire et rugueuse des vieux chênes; (...) des trous baillent, des orifices où l'écorce fait bourrelet sur des entailles en ovale, des hiatus plissés qui stimulent d'immondes émonctoires (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 20). J'avais exigé que ses parents (...) s'abstinssent de venir chez nous. Offense qui ne sera jamais pardonnée. La vierge sale issue de leurs émonctoires nous gratifie d'une scène atroce (BLOY, Journal, 1899, p. 353).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694 puis 1762-1932. GATTEL 1841 enregistre le mot au pluriel. Étymol. et Hist. 1314 emontoire (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, 1485 ds T.-L.). Empr. au lat. médiév. emunctorium attesté au XIIIe s. dans le sens méd. (LATHAM), en b. lat. au sens de « instrument pour moucher les chandelles » (de emunctum part. passé de emungere « moucher »). Fréq. abs. littér. :5.
émonctoire [emɔ̃ktwaʀ] n. m.ÉTYM. 1314; du lat. emunctus, p. p. de emungere « moucher », de ex- et mungere, même sens; et suff. -oire.❖1 Physiol. Organe destiné à éliminer les substances inutiles formées au cours des processus de désassimilation. || Émonctoires naturels (anus, foie, méat urinaire, narine, poumon, pore de la peau, rein, uretère, vessie…). || Émonctoires artificiels (cautère, exutoire, vésicatoire; abcès de fixation).0.1 Amor conduit sur-le-champ les amants à l'intimité physiologique et il n'y a plus rien de dégoûtant-relatif entre eux. Tous les secrets du corps et des émonctoires sont mis en commun.Valéry, Cahiers, t. II, Pl., p. 490.2 (XIXe). Fig. Moyen d'éliminer ce qui est gênant, nuisible. ⇒ Exutoire.1 Mademoiselle Cormon était, sans s'en douter, très heureuse de ces petites querelles qui servaient d'émonctoire à ses acrimonies.Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 264.2 La plupart des grandes puissances ont été déterminées, depuis plus de cinquante ans, par le besoin impérieux de trouver des émonctoires, de se procurer à toute force des clients, d'écouler les produits de leur activité, même quand les acheteurs de la veille doivent, de toute évidence, se révéler comme les ennemis du lendemain.G. Duhamel, Manuel du protestataire, II, p. 64.
Encyclopédie Universelle. 2012.